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la chronique

que la France pouvait choisir. La Russie a aujourd’hui une politique offensive, la France, une politique défensive. À moins de conventions spéciales réglant des éventualités précises, il est évident que dans l’Alliance, c’est la Russie qui doit gouverner. C’est précisément ce qui se produit, et plus d’un homme politique français, parmi ceux qui connaissent la question, en ressent quelque inquiétude pour l’avenir, craignant que cette situation fausse n’amène la République à servir, dans des circonstances graves, de satellite à l’empire moscovite. Si, au moment de Fachoda, la Russie, s’est déclarée sans conviction, mais avec correction, prête à nous suivre où nous irions, elle nous a demandé par contre, de la soutenir en Chine et à La Haye les yeux presque fermés ; elle ne regrette point de voir nos rapports avec l’Angleterre s’aigrir, et marque un vif empressement à se mettre en travers de tout rapprochement Franco-Allemand. Sans que le public soit averti de ces dispositions, il en a transpiré quelque chose, et l’alliance a évidemment perdu de sa popularité. Ses résultats n’ont pas paru conformes aux espérances ; non qu’ils aient été pourtant nuls ou insignifiants. Dans les questions générales, l’amoindrissement de notre indépen-