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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/106

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la chronique

La Méthode de M. Delcassé.

Un résumé, même des plus succincts — de notre politique extérieure, ne va pas sans une rapide esquisse de celui qui la dirige depuis deux ans et demi. Et cette esquisse est d’autant plus nécessaire que l’année diplomatique nous laisse — nous venons de le voir — sous une impression médiocrement satisfaisante. Il serait logique d’en conclure que le Ministre des Affaires Étrangères s’est montré inférieur à ce qu’on attendait de lui ; or, rien ne serait plus injuste et plus faux. M. Delcassé a subi des circonstances défavorables ; il a fait à mauvaise fortune bon cœur, et s’est arrangé pour en tirer tout ce qu’on en pouvait tirer : sa méthode tient tout entière dans cette constatation. De tous les hommes politiques qui ont passé au quai d’Orsay depuis trente ans, il est assurément celui que ses hautes fonctions ont le plus grandi. Aussi tient-il dans les Conseils de l’Europe une place considérable ; la diplomatie universelle lui témoigne une confiance absolue.

Les qualités qui lui ont valu cette grande situation sont : le tact, la mesure, la finesse, le