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étrangers s’inspirent volontiers de nos travaux, ils nous procurent, en exposant chez nous, des occasions faciles d’imiter les leurs. Par exemple, la possibilité d’étudier à loisir les merveilles de la section allemande en 1900 devrait être considérée comme une bonne fortune par les industriels parisiens..… Plus convaincants sont les arguments qui opposent à la prospérité précédant et accompagnant l’Exposition, la stagnation forcée qui la suit : ce sont les vaches maigres succédant aux vaches grasses. On a procuré beaucoup de travail à beaucoup d’ouvriers, mais leur agglomération anormale devient ensuite pour eux une source de mécontentement et de misères ; le mouvement commercial s’est largement accéléré, mais il se ralentit ensuite ; l’argent a circulé avec une vivacité généreuse, mais après, il se repose. Ces phénomènes ne sont néfastes que parce qu’on ne les escompte pas ; et c’est l’imprévoyance des hommes qu’il faut accuser et non l’institution. Il est évident que même soldée par un certain déficit, l’Exposition se traduit encore par des bénéfices matériels pour ceux qui se donnent la peine d’en profiter. Elle n’est pas la poule aux œufs d’or ; elle est plutôt le champ du bon Lafontaine qu’on doit