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par l’Exposition de 1900. Ce projet comportait la destruction du Palais de l’Industrie et l’établissement d’une percée gigantesque allant de la Place Beauveau aux Invalides, à travers les Champs-Élysées. Le Palais devait être remplacé par deux autres palais, élevés en bordure sur l’avenue nouvelle, qui se relierait à l’Esplanade des Invalides par le moyen d’un pont monumental.

En principe, la disparition, sauf le cas de nécessité absolue, d’un édifice public rappelant des souvenirs déjà historiques, est blâmable. Où en seraient la noblesse et la beauté d’une cité si, tous les vingt-cinq ou cinquante ans, on se croyait en droit de renverser ses monuments pour en construire d’autres à la place. Mais à titre d’exception, il faut reconnaître que l’idée était heureuse, tant la disposition des lieux semblait se prêter à sa réalisation. Aujourd’hui que l’œuvre est accomplie, le regard éprouve peut-être plus de surprise que d’agrément à s’engager dans la longue enfilade qu’on lui a préparée et qui lui est, pour ainsi dire, trop imposée. Quand les constructions provisoires de l’Esplanade auront disparu, que la blancheur un peu criarde des nouveaux palais se sera atténuée, que les arbres