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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/162

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la chronique

pour eux des lignes inédites, puisque les lignes qui les inspirent sont celles de la nature elle-même. Dans ce domaine réservé qui est comme le parvis sacré du temple artistique, l’effort est à la fois plus élevé et moins libre : moins libre, puisqu’il est limité par les formes immuables qu’il cherche à reproduire, plus élevé parce que nulle préoccupation matérielle, nul souci de servir un besoin ou de s’accommoder à un usage, n’y viennent brider ou contrôler l’aspiration vers le beau.

Mais le beau est quelque chose de si vaste qu’on ne saurait l’étreindre d’un seul geste. L’artiste y travaille perpétuellement et toujours en vain ; ce qu’il capture d’un côté lui échappe d’un autre ; on dirait une ville trop étendue pour être investie et à laquelle des assauts successifs sont donnés, sur des points différents de son immense enceinte. L’histoire de l’art n’est en somme que l’histoire de ces assauts.

Or, la dernière conquête tentée est celle de la lumière et de la vie. Depuis cinquante ans, toute l’énergie et toute la science de nos peintres et de nos sculpteurs ont été employées à chercher des effets de soleil et de mouvement, à fixer des impressions et des réalités. Le grand intérêt de la