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la chronique

pouvaient paraître dans la rue sans s’exposer aux plus intolérables sévices ! Si l’on objecte qu’en somme il n’y a pas eu mort d’homme, que la police a essayé de faire son devoir, l’opinion répond qu’elle ne l’a pas fait tout entier, qu’elle n’a pas fait respecter, en particulier, la loi sur les attroupements, qu’elle a paru faible, ce qui, pour elle, est le commencement de la défaite et le signe de l’impuissance. La situation matérielle et morale a-t-elle été jamais égale entre ceux qui voulaient chômer et ceux qui ne le voulaient pas ?

« Nous devions faire ces tristes constatations, parce qu’elles s’imposent à tout bon citoyen et que fermer les yeux sur le danger et sur les conséquences que de tels précédents peuvent avoir, ce serait la plus misérable des politiques. Jusqu’où est engagée la responsabilité du gouvernement ? C’est l’affaire du Parlement de le rechercher et de le dire. Mais il est trop clair qu’il y a là un problème de politique générale dont la solution exige certains principes et certaines règles de conduite que tout gouvernement devrait avoir arrêtées et fermes par devers lui. C’est ce problème général que nous voulons avant tout considérer. Les termes s’en réduisent à trois, qu’il s’agit de faire