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concorder. Il y a la liberté de la grève, la liberté du travail et le rôle des maires dans la police des grandes villes.

« Les deux premiers sont également inscrits dans nos lois. La logique et l’équité commandent que la liberté des grévistes et celle des non-grévistes soient également protégées. Cette égalité de protection veut que l’ouvrier qui désire travailler non seulement soit, mais se sente libre de le faire. Il faut qu’il soit dans la même condition matérielle et morale que le gréviste. Qu’est-ce qu’un droit, autrement, dont mes voisins ou camarades m’empêchent d’user ? Que faut-il pour rétablir cette égalité ? Le gréviste a pour lui la masse compacte des compagnons qui le soutiennent et manifestent avec lui et dont l’audace et la tyrannie croissent naturellement avec le sentiment de leur force et avec celui de la faible résistance qu’ils ont devant eux. Il est donc de toute nécessité que la force publique, qui est impartiale dans le débat, se déploie aussitôt avec assez d’ampleur et de résolution, non seulement pour intimider les fauteurs de violences, mais encore pour donner aux ouvriers désireux de continuer leur travail, l’assurance qu’ils peuvent user de leur droit en toute sécurité ».