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point collectiviste, le ministre du commerce s’exposerait à de fréquents échecs s’il déposait des projets de lois conçus dans cet esprit. D’autre part ses collègues, au conseil des ministres, n’appartenant pas à la même nuance politique que lui, il ne saurait davantage réaliser par décrets, des innovations trop fortement marquées au coin socialiste. Il faut donc voir, dans les lois que propose M. Millerand et dans les décrets qu’il soumet à la signature présidentielle, des pierres d’attente pour la construction future ; et ce qu’il importe surtout de connaître, à cet égard, ce sont les idées générales dont il s’inspire en les rédigeant. M. Millerand s’en est expliqué à diverses reprises avec une entière franchise et si l’on compare ce qu’il a dit au sujet des syndicats, de la grève et de l’arbitrage on voit que son intention serait d’aboutir à la solution de ce triple problème par l’obligation. « C’est, écrit-il, dans le Rapport au Président de la République concernant la création des Conseils du Travail, c’est une constatation souvent faite que dans la grande industrie moderne, le patron et l’ouvrier ne concluent pas le contrat de travail sur un pied d’égalité, si l’ouvrier reste isolé, sans entente avec ses camarades.…… contre ces périls