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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/206

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la chronique

le procédé, les motifs et les conséquences. Le principe est si singulier et si nouveau qu’on ne sait comment l’apprécier. En théorie, les sociétés peuvent évidemment se donner à elles-mêmes de nouvelles règles de langage, plutôt que de suivre celles que leur ont léguées les générations précédentes ; mais en dehors du caractère problématique des avantages — et du caractère certain des inconvénients qui en résulteront pour elles, qui ne voit que de telles pratiques, en se renouvelant, jetteraient finalement le désordre dans une langue et lui enlèveraient sa puissance avec sa continuité ? Si le principe est une fois appliqué, pourquoi ne le serait-il pas à nouveau, dans dix ans ou dans vingt ans ? Du moment qu’on proclame le droit de l’État à toucher à tout, au nom de l’intérêt public, il est à peu près impossible d’en limiter ensuite les applications.

Plus encore que le principe, le procédé prête à discussion. Qu’un ministre de l’Instruction publique, c’est-à-dire sous le régime actuel, un homme politique qui ne possède, en général, ni compétence professionnelle, ni stabilité certaine, édicte de pareilles mesures sans autre avis préalable que celui d’une assemblée de professeurs