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Italie, à propos de cette occupation : on a prêté à la France des arrière-pensées ambitieuses, sur le Maroc. L’Espagne, plus directement intéressée mais mieux renseignée, s’est moins émue ; elle sait que la France ne songe nullement à prendre le Maroc. In-Salah fait partie du groupe d’oasis situé à mi-chemin des 2.500 kilomètres, qui séparent la côte algérienne de Tombouctou. Ce groupe d’oasis, le plus vaste du Sahara, est réparti en trois, le Gourara, le Touat et le Tidikelt : on le désigne ordinairement sous le nom de Touat. Il n’a pas une importance économique énorme, malgré que la population, généralement laborieuse et probe, en soit recommandable. Mais il est impossible de s’en passer, impossible de réaliser le Transsaharien sans elle, et d’ailleurs jamais hinterland ne fut plus certain et plus indiscutable. Si le traité de 1845 ne l’a pas mentionné, c’est que le tracé de la frontière n’allait pas jusque là. Mais il suffit de regarder la carte du Maroc, pour se rendre compte qu’il ne saurait en aucun cas, englober le Touat. Depuis bien longtemps, la France avait déclaré qu’elle considérait le Touat comme lui appartenant, et c’est par crainte des dépenses à engager, et nullement des interventions étrangè-