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la chronique

à la Marine ; M. Caillaux, fils d’un ancien ministre conservateur, aux Finances… et ainsi de suite : la bigarrure était complète. À part le choix du général de Gallifet, d’ailleurs très habile, et qui s’expliquait par l’existence entre lui et le Président du Conseil, de liens d’une vive amitié, un groupement si étrange ne pouvait se légitimer que par une nécessité de salut public. Quand la maison brûle, on ne discute pas les titres des pompiers volontaires qui s’offrent à éteindre le feu. Mais la maison brûlait-elle ?…… M. Waldeck-Rousseau n’en parut pas douter ; il le proclama en toute circonstance : ce furent l’alpha et l’omega de son programme et la raison d’être de son ministère qui se fit appeler dès lors : le gouvernement de défense républicaine. Le pays n’avait aucun motif de ne pas ajouter foi à ce qu’on lui disait, touchant le péril couru par la République ; c’est pourquoi sans plus s’inquiéter des vues divergentes des ministres — M. Millerand à Lille et M. Caillaux à la Ferté-Bernard, venaient d’énoncer des idées absolument contradictoires — il attendit les résultats du procès de la Haute Cour.