devant la Chambre, il devra, sans doute, défendre son œuvre ; mais si les députés y sont favorables, les sénateurs, très probablement, s’y montreront hostiles ; qui sait même si cette hostilité n’a pas été secrètement escomptée par plusieurs membres du Cabinet qu’embarrasserait le succès d’une législation aussi draconienne..… ainsi, du moins, raisonnait-on avant le Discours de Toulouse.
Les périls monarchique, clérical, césarien sont pour la République de vieilles connaissances ; le péril « militaire » est une nouveauté. Serait-ce que le militarisme et la démocratie sont incompatibles ? Certains le pensent, mais peu osent le dire, parce que l’expérience des trente dernières années parle contre leur théorie. En somme, depuis 1870, l’armée et la République ont prospéré côte à côte, se soutenant et se servant l’une l’autre, sinon avec enthousiasme, du moins avec une fidélité sincère. Mais si l’on va au fond des choses, on voit de combien de ménagements réciproques, de témoignages d’abnégation et de sacrifices personnels cette entente fut le prix.