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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/63

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retirer, saisir avidement le prétexte d’un incident parlementaire tumultueux, mais d’une importance relative (mai 1900). Le général André lui succéda et accentua vigoureusement la ligne de conduite de son prédécesseur. Alors se passa l’événement incontestablement le plus grave de l’année. Sans égard pour le décret de 1890, lequel stipule que le chef d’état-major général choisit ses propres collaborateurs, le ministre enleva au général Delanne un certain nombre de ceux-ci et les remplaça par d’autres officiers. Il ne parait- pas que les questions de personnes aient joué un rôle en cette affaire : les principes seuls étaient en jeu. Le général Delanne ne s’y trompa point et estimant qu’il ne pouvait demeurer à son poste dans ces conditions, il donna sa démission. Le ministre, poussant les choses plus loin, refusa la démission et enjoignit au chef d’état-major général de continuer ses fonctions. Si le ministre de la Guerre exerçait une fonction stable, on pourrait discuter cette théorie qui fait de lui le maître suprême à qui tout doit aboutir et, même alors, il paraîtrait peu sage de sa part de traiter le chef d’état-major comme un simple planton qui monte la garde. Mais, étant donné l’instabilité