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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/64

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la chronique

des cabinets dont le ministre fait partie, une théorie semblable devient absurde. Tant que le titulaire du portefeuille de la Guerre partagera le sort de ses collègues ministériels, il ne pourra être qu’un administrateur, dirigeant conformément aux vues du gouvernement et du Parlement. C’est au chef d’état-major qu’incombe, pendant ce temps, la mission de préparer la guerre par une mise au point de tous les jours et une incessante comparaison avec les armées étrangères : lourde tâche, dont la responsabilité suppose quelque indépendance. Comme l’a fort bien écrit M. Francis Charmes, la stabilité de l’état-major « ne nous donnera pas un Moltke : mais si le ciel nous en donnait un, cela nous permettrait de le conserver et d’en profiter ».

Les conséquences de l’acte de violence du général André ne s’arrêtèrent pas là. Le général Jamont donna également sa démission. Sous le titre modeste de vice-président du conseil supérieur de la guerre, il était nanti, pour le cas de guerre, des plus hautes fonctions, celles de généralissime des armées françaises. C’est une des dispositions les plus originales et les plus ingénieuses de notre organisation militaire que celle