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par laquelle le généralissime désigné, mais tenu dans l’ombre, peut se donner tout entier à la préparation du plan de campagne dont il aura, éventuellement, la direction et la responsabilité. On conçoit ce que la démission du général Jamont dut causer d’émotion dans l’armée et dans le public. Elle achevait de donner à l’œuvre poursuivie par le ministre de la Guerre son caractère nettement jacobin ; il est, en effet, dans la tradition jacobine de ramener ainsi toute l’autorité aux mains de fonctionnaires essentiellement instables. On sait combien l’application de ce principe fut nuisible aux armées de la première République et on devine ce qu’il en aurait coûté à la France si les chemins de fer et le télégraphe avaient existé en ce temps-là.

La situation était donc fort tendue et les plus optimistes commençaient à s’alarmer lorsque, d’une part l’attitude du général Brugère, le nouveau généralissime — de l’autre le langage tenu par le Président de la République, en deux circonstances mémorables, provoquèrent une diversion salutaire et un commencement d’apaisement. Le général, par divers actes qu’il serait trop long de commenter ici, se montra à la fois soucieux de défendre