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comptait pas se retirer de lui-même parce que cela ne s’est jamais vu ; c’eut été sans doute une manière originale de finir, mais à défaut de celle-là, il y en a d’autres et plus d’une fois, on a vu des ministres marquer par leur attitude un peu désintéressée, un peu inactive, qu’ils estimaient le moment venu de passer la main à d’autres ; ils saisissaient ensuite quelque prétexte pour se faire renverser. Le cabinet de « Défense républicaine » n’eut jamais rien de ces allures abandonnées ; on le vit au contraire s’apprêter à rentrer dans la lice parlementaire, avec toutes les apparences de la résolution et de l’ardeur au combat. Que voulait-il donc ? Ce n’était pas assez d’avoir sauvé la République : il prétendait encore lui donner une orientation nouvelle dans le but évident de lui épargner de nouveaux dangers à l’avenir. Cela peut aller loin, très loin, d’autant que les amis du ministère à la Chambre sont des amis singulièrement compromettants. Entre se mettre d’accord avec les socialistes, même au prix de quelques concessions, pour sortir d’une situation donnée, et rester d’accord avec eux pour prendre les mesures qui empêcheront, croit-on, cette situation de se reproduire, il y a un abîme. Dans le premier cas,