Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
la chronique

le but est déterminé ; il est dans le second, indéfini en espace comme en durée.

Il s’agira, c’est entendu, des « réformes » et l’incertitude de ce terme s’accroit de l’usage qu’en ont fait les partis depuis quinze ans. Les Réformes, c’est là une expression propre à suggestionner l’électeur sans compromettre le candidat. Certaines sont connues et attendues : telle l’institution des retraites ouvrières qui fonctionne déjà en Allemagne et que la République se doit de créer enfin : encore peut-on y procéder de manières très différentes et dans un esprit de conciliation aussi bien que d’agression. Mais il en est d’autres, purement politiques, dont le vote pourrait être provoqué, par exemple, par une reprise de l’affaire Dreyfus.

Dans un de ces discours aussi honnêtes que maladroits, dont il a le secret, M. Joseph Reinach n’a-t-il pas annoncé que ses amis et lui comptaient bien, sitôt l’Exposition terminée, ranimer ce feu si dangereux, souffler sur ces cendres chaudes pour en faire sortir de nouvelles discussions et un nouveau procès ? Cela, le pays n’en veut à aucun prix : or, qu’a dit le Président du Conseil ? Sans doute, il a affirmé, à plusieurs