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est certes pour quelque chose, et il a paru pénible d’avoir à placer nos soldats sous les ordres de leur vainqueur de 1870 ; mais le regret ressenti provient surtout de ce fait que le mandat suprême conféré en cette circonstance au maréchal Allemand aurait pu être demandé et obtenu pour un général Français. C’est du moins ce que croit l’opinion et elle n’a point tout à fait tort. L’Empereur Guillaume n’a pas formulé à cet égard de proposition ferme, mais on sait que cette solution était envisagée par lui avec faveur ; il y eut mis une sorte de coquetterie ; elle fut entrée d’ailleurs dans ses vues, car il a souvent marqué son désir de se rapprocher de la France. Quant à la Russie, elle ne pouvait songer à disputer cette satisfaction à son alliée. L’adhésion des deux empires entraînait celle de l’Autriche et de l’Italie. Il était difficile aux États-Unis de refuser la sienne, et dans ces conditions l’Angleterre, même soutenue par le Japon, se fut trouvée impuissante à y faire obstacle. Le commandement suprême des vaisseaux alliés concédé à un amiral Anglais, suffisait d’ailleurs à la satisfaire, de sorte que son opposition n’était guère à craindre. Du reste, personne n’a contredit la possibilité de la nomination d’un généralissime Français ; c’est l’oppor-