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la chronique

tunité d’une telle nomination au point de vue de nos intérêts en Extrême-Orient qui a prêté à discussion.

Du jour où la lutte entre la civilisation Chinoise et la civilisation Japonaise a transformé l’Asie, la France, dont la politique en cette partie du monde ne saurait être effacée, a eu le choix entre deux termes : ou bien laisser le Japon poursuivre son œuvre en l’y aidant au besoin et en prenant d’avance ses précautions en vue de l’inévitable démembrement du Céleste Empire ; ou bien se rendre indispensable à la Chine en la protégeant contre les empiétements éventuels qui la menacent ; dans un cas comme dans l’autre, la France ne pouvait agir sans tenir compte des intérêts Russes. C’est en effet sous la pression très vive de la Russie que le second parti a été adopté en 1895. Les deux puissances, auxquelles l’Allemagne se joignit, arrêtèrent l’élan du Japon victorieux et l’obligèrent à sacrifier quelques-uns des résultats de sa victoire. La conséquence de cet événement fut que, de 1895 à 1897, les Français et les Russes exercèrent à Pékin une influence prépondérante ; mais, alors, se produisirent une série d’incidents qui diminuèrent sensiblement la force de l’influence