sité une vigoureuse intervention auprès du gouvernement Chérifien. Les satisfactions réclamées n’avaient pas été données assez vite ; des navires de guerre Français parurent devant Mazagran et Mogador, porteurs d’un ultimatum énergique que le Sultan marocain se vit bien forcé d’accepter : il comportait le règlement immédiat de toutes les difficultés pendantes, une indemnité appropriée et la remise aux Français du caïd coupable que ceux-ci conduisirent eux-mêmes à la prison de Tanger. L’effet fut très vif parmi les populations indigènes et le prestige de la France s’en trouva grandement accru.
Mais les polémiques allèrent leur train en Europe. Il fut question d’une convention secrète entre la France et la Russie en vue de s’aider mutuellement à annexer l’une, la Mandchourie et l’autre, le Maroc ; puis on parla de négociations par lesquelles le cabinet Britannique abandonnerait le Maroc à la France en échange d’une renonciation à ses privilèges de Terre-Neuve. Abdud-Aziz n’eut garde de laisser passer une si bonne occasion de profiter des dissentiments que les projets prêtés à la France semblaient susceptibles de faire naître parmi les puissances européennes. Il dépêcha donc