de transformer son protectorat platonique en une domination effective. La France pouvait encore moins tolérer que la Régence passât sous une domination Anglaise ou Italienne : tant que le gouvernement du Bey se soutenait, elle n’était pas pressée de se substituer à lui ; mais, en 1880, il n’avait plus les moyens de vivre ; l’anarchie était complète ; l’heure de l’intervention avait sonné. Jules Ferry, soutenu par Gambetta, fut l’âme de l’entreprise contre laquelle une opposition parlementaire, formidable et insensée, se déchaîna aussitôt. Elle fut heureusement vaincue et le régime du protectorat s’organisa. On pouvait croire que ce régime ayant, depuis vingt ans, si brillamment fait ses preuves, n’aurait plus d’ennemis désormais ; mais il y a en Tunisie, comme partout, des hommes qui n’ont point réussi et rendent volontiers les institutions responsables de leurs échecs. Un député radical ayant, cette année, recueilli leurs minces doléances pour les porter à la tribune de la Chambre des Députés, a provoqué, de la part de M. Delcassé, une réponse victorieuse. Le ministre des Affaires étrangères a tracé, de main de maître, le tableau des progrès réalisés. Des dégrèvements s’élevant à 6 millions et demi ;