protectorat, laissé sans organisation ni ressources, avait été abandonné. Enfin un Congo Français avait été inauguré en 1839 par le commandant Bouët-Villaumez, signant, avec le chef Denis, un premier traité rendu définitif en 1844 ; en 1849, Libreville avait été fondée ; plus tard (1862), l’autorité de la France s’était étendue sur l’Ogooué et au-delà jusqu’au Gabon.
Bien différent est l’aspect de ces mêmes régions trente ans plus tard. Derrière le Sénégal, d’immenses domaines s’étendent, qui rejoignent d’une part l’Algérie, de l’autre le Congo français et vont du Maroc au Haut-Oubanghi. C’est en 1879 que cette œuvre gigantesque a pris naissance ; elle s’est poursuivie, depuis lors, sans interruption. Pendant que Borgnis-Desbordes, Combes, Galliéni, Archinard soumettaient les états des rois nègres Ahmadou et Samory, qu’on s’emparait d’Abomey (1892) et de Tombouctou (1894), que M. de Brazza développait le Congo Français, la diplomatie ne demeurait pas inactive. La convention du 5 août 1890 et celles du 4 février et du 14 août 1894 ont consacré, au point de vue international, l’existence régulière et les frontières de ces régions qui représentent en superficie près