Dans un livre extrêmement remarquable[1], un ancien capitaine de l’artillerie Française, M. Gaston Moch, a recommandé récemment à ses compatriotes l’adoption des institutions militaires de la République Helvétique. Ce qui peut nuire au succès de l’ouvrage, c’est d’abord que le même conseil a été donné aux Allemands presqu’en même temps par le fameux socialiste Auguste Bebel[2], et c’est ensuite que l’auteur désigne les institutions dont il se fait l’apôtre sous le nom impropre de milices ; il a beau donner de ce mot une définition nouvelle, milice sera toujours pris dans le sens de garde nationale et c’est là un sens de nature à impressionner défavorablement bien des gens. L’armée Suisse n’est pas une milice, c’est une armée intermittente qui présente cette particularité de n’exister jamais que sur le pied de guerre,