Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
de france

sentiments intimes de Léon xiii n’ont pas changé — et l’attitude du gouvernement Français lui a causé une très vive amertume, il est désormais trop près du tombeau pour reprendre son œuvre et lui donner une nouvelle direction. Le gouvernement de la République s’est toujours mépris sur les mobiles qui inspiraient le Pape. Imbus de l’idée fausse que le sentiment religieux va s’affaiblissant dans le monde, ce qui est le contraire de la vérité, les républicains Français ont cru obstinément que Rome avait besoin d’eux. Sans doute il y avait quelque utilité pour le chef de la religion catholique à montrer qu’aucune forme de gouvernement ne lui est hostile ; mais les États-Unis fournissaient de ce fait une preuve suffisante et, après tout, l’appui des grandes monarchies était encore plus nécessaire au Saint-Siège. Avec une notion plus juste de la part qui, dans la politique de Léon xiii, revenait à son francophilisme personnel, le gouvernement Français eut évité sans doute d’infliger à cette politique un démenti aussi éclatant qu’inutile.

Ce qui montre à quel point il était sous ce rapport insuffisamment éclairé, c’est l’espèce de naïveté avec laquelle la loi fut, au début, présentée