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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/108

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la chronique

lances : des « intrus » se glissèrent en haut et en bas. On vit d’anciens préfets, déguisés en ambassadeurs, introduire dans leurs chancelleries l’esprit fonctionnaire et dans leurs salons la raideur gauche et l’apparat intermittent des petites villes de province ; tandis que certains attachés se singularisaient par leur tenue d’étudiants et leur langage d’atelier. Les traditions toutefois résistèrent à ces entorses et la « carrière » demeura, non pas l’antre à préjugés et à snobisme qu’a dépeint, avec plus de verve que d’exactitude, M. Abel Hermant dans une comédie récente, mais l’école de renseignements discrets et de négociations distinguées qui a pour mission principale de faciliter les rapprochements et d’atténuer les heurts entre nations.

Y a-t-il une diplomatie nouvelle ?

D’aucuns l’ont prétendu et, chose étrange, ce furent des Anglais, gens chez qui le traditionalisme va parfois jusqu’à verser dans la routine. M. Chamberlain et l’ambassadeur d’Angleterre à Paris, Sir Edmund Monson ont affirmé, dans de retentissants discours, que la diplomatie avait