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la chronique

visites de professeurs ou de publicistes Français éminents aux États-Unis, tout cela a grandement contribué à rétablir des relations cordiales entre les éléments intellectuels des deux pays. Un ambassadeur émérite, M. Jules Cambon, secondé par de zélés consuls, a su diriger le mouvement et en accroître encore la puissance. On pouvait craindre que la sympathie trop bruyante exprimée par la France envers l’Espagne au début de la guerre de Cuba et surtout les manifestations antiaméricaines, organisées par une poignée de tapageurs, n’arrêtassent net un rapprochement qui, en ce temps-là, s’esquissait à peine. Mais M. Cambon manœuvra si bien dans sa médiation pour aboutir à une paix dont les deux parties lui témoignèrent une sincère reconnaissance que le francophilisme s’accentua à la fois à Washington et à Madrid.

La mission Rochambeau scella cette amitié restaurée. Au lieu d’envoyer en Amérique, pour y présider à l’inauguration du monument élevé à la mémoire du maréchal de Rochambeau, une mission restreinte, le gouvernement de la république envoya le général Brugère, généralissime des armées Françaises à la tête d’une nombreuse escouade composée des représentants de