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la chronique

municipalité, au milieu d’ovations chaleureuses. Enfin des délégations Tchèques, Roumaines, Bulgares, Polonaises, Grecques, s’associèrent aux fêtes de Paris. La France fut infiniment touchée de ces marques non équivoques d’admiration et d’amitié ; elle eût d’autant plus de raison d’en éprouver de la gratitude que de telles démonstrations s’adressaient à elle, passant en quelque sorte par dessus la mémoire de Victor Hugo ; le grand homme se trouvait en être l’occasion plutôt que l’objet. Cette distinction s’accuse nettement dans les discours prononcés au cours de ces cérémonies ; il y est peu question de littérature ; il y est largement question de politique. Les journaux quotidiens, à l’étranger, ont encore accentué la note à cet égard, tandis que, par la pauvreté et le peu d’ampleur de ses comptes rendus, la presse littéraire a témoigné qu’elle ne participait au centenaire que du bout de la plume et pour ainsi dire, par politesse. Bien plus, à Paris même, une des pièces les plus célèbres du maître, les Burgraves, reprise à la Comédie-Française, y a retrouvé la complète impopularité qui l’avait accueillie à ses débuts. En un mot, la personnalité de l’homme et quelques-unes de ses idées ont été puissamment