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fort ignorant et que, ne les ayant pas reçus à l’heure dite, il passa outre et traita le sujet quand même. Dans ces conditions, il y aurait plutôt à s’étonner que l’histoire, sous sa plume, ne se soit pas déformée davantage.

Le mal, avance son plus récent et plus enthousiaste analyste, n’est pas grand, et il vaut mieux apprendre l’histoire à peu près dans Dumas que de ne pas l’apprendre du tout. Voilà une thèse insoutenable. Car il n’y a rien de pire que de s’imaginer connaître l’histoire alors qu’on n’en connaît rien. Un peuple n’est pas perdu pour avoir des notions inexactes sur les sciences physiques et de professer des doctrines absurdes sur l’électricité et la chimie n’aiderait certes pas à leurs progrès, mais pourrait ne pas mettre obstacle à leurs applications pratiques ; de l’histoire, apprise de travers, peuvent découler au contraire les conséquences les plus redoutables surtout chez une race prompte à la généralisation. Peut-être faut-il chercher dans la longue absence d’historiens sévères et impartiaux, l’explication de la plupart des erreurs, des tâtonnements et des maladresses de la nation Française au cours du xixe siècle. Dumas n’a pas plus visé à se montrer historien