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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/167

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de france

posant le plus lumineux des songe-creux humanitaires à la plus Sardanapalesque des corruptions, a prétendu fixer l’image exacte de Paris de façon monumentale et définitive.

De tous les ouvrages d’Émile Zola, le moins talentueux sans doute et, à coup sûr, le moins exact est celui dans lequel le célèbre romancier a tenté de fixer les contours de la société Parisienne.

Jamais ne s’affirma plus clairement que par cet échec d’un grand talent l’infinie complexité de la capitale Française. Aucune autre ville n’est aussi difficile à connaître. Pour y parvenir, il n’existe qu’un moyen, un seul, c’est de vivre tour à tour dans tous les milieux qui la composent, dans tous ces Paris différents, formés par l’histoire et non encore désagrégés, non confondus. Car — chose curieuse — ce que le fameux préfet Haussmann sut accomplir dans le domaine matériel (uniformiser Paris en l’embellissant et en l’assainissant) le temps n’a pu le faire encore dans le domaine immatériel. Les hérédités ont mieux résisté que les murailles. La part de chacune des dernières époques — surtout de chacune des périodes du xixe siècle — est plus visible dans la société que sur les monuments publics.