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avec ce qui se passe au même moment dans les autres pays, mais avec je ne sais quel idéal de perfection qui peut-être ne sera jamais réalisable et en tous cas ne l’est point à l’époque où nous vivons. Ils voudraient avoir des élections absolument honnêtes sans qu’aucune pression ni de l’administration, ni des partis, ni des candidats eux-mêmes ne fut opérée sur les électeurs au moyen de promesses ou de cadeaux ; cela est-il possible ? Ils voudraient qu’une fois élu, le député fit abstraction de tous soucis, de tous intérêts personnels pour ne plus songer qu’au bien du pays, qu’il lui sacrifiât jusqu’à ses chances de réélection en ne craignant pas de déplaire à ses électeurs, à l’occasion. Cela est-il raisonnable ? C’est avec les parlements étrangers qu’il faut comparer le parlement Français et l’on s’aperçoit alors qu’il prend rang parmi les moins pratiques, mais aussi parmi les plus honnêtes. Et précisément ce scandale de Panama dont on a voulu se servir pour le vilipender a tourné à son honneur. Ce qu’il y eût alors de plus inquiétant, ce fut de voir l’opinion s’affoler si facilement et perdre tout sang-froid en présence des innombrables blagues qu’on lui présentait chaque matin. La façon