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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/220

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la chronique

tré dans sa redigote et dans ses manies. Le petit commerce Parisien est en beaucoup de cas, héréditaire. C’est ce qui explique qu’il participe en quelque sorte du caractère de sa clientèle. Dans le quartier de la chaussée d’Antin, au Marais, ou bien dans le faubourg Saint-Germain, le personnel de la petite boutique a des habitudes d’esprit, des manières d’être, jusqu’à certaines formes de langage qui ont cours dans les salons du quartier. Cela était encore très sensible il y a trente ans ; alors, un petit commerçant n’avait point de chance de réussir dans le faubourg Saint-Germain, par exemple, s’il n’était « bien pensant », c’est-à-dire s’il ne partageait, en politique et en religion, les idées aristocratiques du quartier. Aujourd’hui, tout cela s’efface ; ce ne sont plus que des nuances ; le petit commerce est atteint dans son principe même par une crise générale, et cette crise a été déterminée par la création des grands magasins. Ces magasins, le Louvre, le Bon Marché, le Printemps, et en seconde ligne la Place Clichy, le Gagne Petit et tant d’autres sont une des particularités de Paris. On n’en trouve pas ailleurs l’équivalent au point de vue de la quantité de marchandises mises en vente chaque jour. Quant