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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/23

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de france

Cet acharnement se manifeste ailleurs qu’à la Chambre où la vivacité des discussions pourrait à la rigueur lui servir d’excuse. Depuis quelques années on attend curieusement les paroles que le chef du gouvernement prononcera à l’automne, au banquet du « Comité républicain du Commerce et de l’Industrie ». Encore que ce comité soit moins représentatif des intérêts commerciaux et industriels qu’il n’y paraît, ses membres ont su faire de leur réunion annuelle une grande solennité politique, quelque chose comme le dîner du nouveau Lord-Maire de Londres, à Guildhall. Cette année, le 7 octobre, M. Combes présidait entouré de plus de neuf cents convives. Il parla très longtemps et, bien entendu, il avait médité d’avance avec soin ce qu’il devait dire en une occasion aussi importante. Or son discours ne constitua qu’une diatribe ininterrompue contre les « ennemis de la république ». « Il s’agit de savoir, s’écria le président du conseil, qui l’emportera de la révolution personnifiée dans la république ou de la contre-révolution incarnée dans la réaction clérico-nationaliste. Il s’agit de savoir laquelle des deux restera maîtresse de nos destinées ». S’agit-il vraiment de cela ? On demeure confondu en