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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/24

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la chronique

voyant toute l’évolution séculaire d’un grand pays ramenée ainsi en quelques traits simplistes à un moment de son histoire, écoulé depuis cent ans. C’est le point de vue d’un collégien de seize ans. On veut, dit encore M. Combes « que l’État laïque place les congrégations en dehors et au dessus des lois et immole ses droits de souveraineté à la toute puissance monacale ! » Et il s’engage à ne se laisser arrêter dans sa lutte ni par les « clameurs passionnées » ni par les « résistances furieuses ». — « Non, Messieurs, il ne sera pas dit que, par la défaillance du ministère, la loi sur les associations restera à l’état de lettre-morte et qu’elle laissera la congrégation enserrer la société laïque dans ses mille plis et replis et la comprimer jusqu’à l’étouffement par le réseau indéfiniment agrandi de ses établissements. Non, il ne sera pas dit que, par la défaillance du ministère, l’enseignement congréganiste poursuivra tranquillement son œuvre néfaste d’asservissement moral et achèvera de couper la France en deux par le fossé de plus en plus profond qu’elle creuse depuis un demi-siècle entre les deux moitiés de notre jeunesse. Non, il ne sera pas dit que, par la défaillance du ministère, les fonctionnaires de