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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/238

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la chronique

ment de l’empire, elle reprit tout naturellement place parmi les institutions d’intérêt public entretenues par le souverain. Napoléon ne modifia guère le régime des Gobelins ; ce fut Charles x qui accomplit la réforme désirée depuis longtemps : les métiers de basse-lisse passèrent à la manufacture de Beauvais et furent remplacés par ceux de la Savonnerie qui cessa de former un établissement distinct. Après la révolution de 1848, il se trouva de nouveau des énergumènes pour proposer la suppression des manufactures nationales et de celle des Gobelins en particulier ; un discours du duc de Luynes, député à l’Assemblée nationale, contribua à les préserver de ce vandalisme ; le siècle, toutefois, ne devait pas s’achever sans que la civilisation eut prouvé qu’elle savait être, à l’occasion, la digne émule de la barbarie. La Commune de Paris mit le feu, le 24 mai 1871, non seulement au palais des Tuileries et à nombre de monuments publics, mais aussi à la manufacture des Gobelins ; l’incendie put être maîtrisé par les troupes qui entraient dans Paris ; il n’en dévora pas moins d’inestimables chefs-d’œuvre. La république a, depuis lors, témoigné d’un constant intérêt envers les Gobelins qui prospèrent