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ment réussi ; de lourds paysages, des scènes compliquées chargèrent, au lieu de l’alléger, l’aspect du siège ainsi recouvert. En 1780, on prit la néfaste habitude de reproduire purement et simplement des tableaux de maîtres, des toiles qui n’avaient pas été composées ni peintes en vue de la tapisserie. Sous Napoléon Ier, les portraits de la famille impériale devinrent un sujet habituel de fabrication ; la reproduction des tableaux n’en fut pas ralentie ; parfois ils étaient commandés spécialement pour être reproduits, mais les peintres n’en avaient cure et ne se préoccupaient en rien de se plier aux exigences des tapissiers ; ceux-ci s’habituaient à copier servilement. Leur travail plus complexe devenait en même temps plus hésitant. M. Gerspach a fait la comparaison entre la tapisserie fameuse représentant l’audience accordée par Louis XIV au cardinal Chigi, légat du pape Alexandre VII (il s’agissait d’excuses pour une insulte faite dans les rues de Rome au duc de Créqui, ambassadeur de France,) et celle représentant la visite de la reine de Prusse à Napoléon à Tilsitt. La première de ces deux pièces renferme 141 tons, 83 de laine, 58 de soie, plus un fil d’or