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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/247

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de france

yées dépendent presque entièrement la durée de l’ouvrage et sa bonne préservation. Un exemple suffit à le faire comprendre. Voici une pièce du temps de Louis XIV qui, vu la perfection des matières employées s’est fort bien conservée ; les verts, les gris, les rouges n’ont pas bougé de façon appréciable : les jaunes ont légèrement foncé ; mais les perruques des personnages qui occupent le centre de la tapisserie sont devenues complètement rouges ; l’œil se fixe étonné et mécontent sur ces taches anormales. D’où cela provient-il ? Simplement de ce que ces perruques ont été faites avec une laine teinte d’un mélange de cochenille et de bleu ; le bleu a disparu et la cochenille apparaît toute seule ! On saisit comment il importe non seulement d’avoir des laines de teintes infiniment variées (dans le magasin des Gobelins il y a en permanence 11.000 bobines de laines et 7.500 de soies) mais encore de connaître la composition chimique qui a servi à préparer la couleur.

Colbert, qui n’aimait point s’adresser à des étrangers mais y recourait sans hésitation dès qu’il ne trouvait pas en France les hommes dont il avait besoin, confia à un Hollandais, Van Kerchove, la direction de la teinture. Kerchove était un téné-