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la chronique

breux qui prétendait avoir des « secrets » et ne les confia qu’à son fils lequel, lui ayant succédé, se tira fort mal de la tâche que son père remplissait si bien. La teinture périclita ; après 1778 seulement, un emploi de chimiste fut créé aux Gobelins avec un système d’inspection et des registres où devaient être consignées toutes les opérations et les expériences. En 1792 la collaboration scientifique fut supprimée pour reparaître en 1803 ; mais Roard, professeur de chimie, à qui Bonaparte confia à cette date la direction de la teinture, se trouva aux prises avec d’extrêmes difficultés provenant du blocus continental et c’est en grande partie à cela que sont dus la médiocrité et le manque d’harmonie des tapisseries de la période impériale.

En 1824, Chevreul entra aux Gobelins ; il ne devait les quitter qu’en 1888, âgé de près de cent deux ans et dans toute la plénitude de sa gloire. Ses recherches sur l’influence réciproque des couleurs aboutirent à la découverte des lois des contrastes et à la création des cercles chromatiques : trouvailles et inventions dont jusqu’à présent — et en dehors des Gobelins mêmes — il ne paraît pas que l’art ait su tirer tout le parti qu’il aurait