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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1903.djvu/159

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de france

deux ou trois d’entre elles abdiqueraient bénévolement en faveur de la quatrième. Ce serait une duperie et le monde, d’ailleurs, y gagnerait-il beaucoup ? Il y a toujours eu, et il y aura toujours des barrières utiles ; nous pensons que la différence des langues entre les hommes en est une.

Le français ne recule pas.

Abandonnant le domaine de la spéculation, il convient de relever certains faits dont le sens est significatif, et auquel notre pessimisme nous empêche trop souvent de prêter l’attention qu’il conviendrait. S’il n’y a point de raison d’espérer pour notre langue une prépondérance qui ne saurait répondre à aucune réalité, il n’en est pas moins vrai que son progrès ou son recul auront une influence énorme sur l’avenir français. Or ces phénomènes là ne sont pas en rapport absolus avec le progrès ou le recul de la population. On parle français hors de France et en Suisse, par exemple, le gain du français sur l’allemand est indéniable. Il y a quarante ans, la frontière entre les deux langues se trouvait en deçà de Fribourg,