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la chronique

avoir à l’entente de la France et de l’Italie quelque avantage économique, mais ils présentaient obstinément la Méditerranée comme le champ clos des disputes fatales que réservait l’avenir. Ces idées étaient entretenues par la crainte, souvent exprimée dans la presse italienne, d’une occupation éventuelle de la Tripolitaine. Or, nous n’avons point le moyen — en eussions-nous le désir — de prendre toute l’Afrique du Nord ; entre le Maroc et Tripoli nos tendances annexionnistes ne sauraient hésiter : le Maroc nous importe, la Tripolitaine point. Il suffisait d’en causer pour que tout élément de dispute, de ce côté, disparut. Le roi et la reine d’Italie pouvaient dès lors entrer à Paris sans souci pour hier ni pour demain et y sceller, avec les représentants de la république française l’oubli définitif d’un malentendu qui paraissait devoir s’éterniser. La nation française a marqué, par son accueil, que tel était bien son vœu ; la nation italienne le marquera de même par la façon dont elle recevra prochainement le président Loubet. Elle n’a pas voulu attendre jusque là pour manifester sa joie et les acclamations dont elle a salué déjà le drapeau tricolore arboré aux balcons de notre ambassade et de nos