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consulats le jour de l’arrivée dans nos murs de Victor-Emmanuel iii ont, pour ainsi dire, contresigné les efforts heureux d’une diplomatie bien inspirée.

Est-ce à dire qu’il faille pousser plus loin et jeter les bases d’une triplice latine. L’idée d’une union intime entre les trois puissances méditerranéennes n’est pas neuve. Elle a été maintes fois mise en avant ; elle a séduit de bons esprits ; elle a été défendue avec ardeur par des apôtres zélés ; cela ne fait pas qu’elle soit plus réalisable ni plus désirable.

Elle ne l’est pas, premièrement, au point de vue commercial. On parle parfois du « commerce latin ». Cette expression implique l’arrière-pensée d’une union douanière, d’une sorte de zollverein dont la France, l’Italie et l’Espagne fourniraient les éléments. Or les trois pays ne produisent pas leur consommation, c’est-à-dire que, tant pour la nature que pour la quantité des échanges, ils sont tributaires d’ailleurs. Localisés sur un coin privilégié mais très restreint de la planète, ils ne sauraient se suffire à eux-mêmes. Prenez de plus le planisphère et teintez de couleur uniforme les portions dites latines ; cherchez ensuite à réunir entre