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eux par des lignes de navigation les ports principaux ; vous verrez qu’en somme toutes les grandes routes fréquentées, tous les débouchés naturels, tous les entrepôts et les marchés habituels, demeureront en dehors de vos tracés. Rien n’indique mieux à quel point le commerce en se « latinisant » s’étiolerait et dégénérerait.

La décadence mentale ne serait pas moindre si l’union latine ne devait constituer qu’une société d’admiration mutuelle entre les trois pays qui ont donné au monde le Dante, Cervantes et Victor Hugo. Fait d’ordre et de clarté, le génie latin coordonne et organise bien mieux qu’il ne crée. D’un bout à l’autre de l’histoire, on constate que tel a été son rôle ; que, replié sur lui-même, il s’est desséché et que, superposé à d’autres génies, il a pu s’épanouir en de belles floraisons. Qui niera les influences salutaires qu’ont exercée chez nous, depuis cinquante ans, l’Allemagne sur les études scientifiques et l’Angleterre sur la pédagogie ? Nous avons tiré profit des enseignements venus ainsi de par-delà nos frontières. Nous en avons émondé et approprié les principes, embelli et clarifié les aspects. Grâce aux méthodes allemandes, nos savants ont apporté dans leurs travaux la scrupu-