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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/101

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oculaires et toujours directement informés — ils ont amassés dans ces pages abondantes conservent toute leur valeur documentaire, ayant été réunis en vue de dresser un inventaire définitif et non de composer un réquisitoire aggressif ou même une habile plaidoirie.

Les premières missions.

Toutes les religions n’ont pas engendré ce genre d’apostolat. La parole du Christ « allez, enseignez les nations » doit être considérée comme ayant orienté irrémédiablement le christianisme dans cette voie. Mais l’action nationale fut lente à se superposer à l’action religieuse. Dans l’esprit des missionnaires qui, au temps de Grégoire le Grand, évangélisèrent la Grande Bretagne et les provinces germaniques de la région du Rhin, les intérêts de l’Église primaient ceux de n’importe quel prince. Ce n’est pas assez dire car, pour le moine d’alors, le seul prince de la puissance duquel il eût souci, c’était le pape. Le sens de la nationalité ne s’était pas encore développé ; il existait obscurément chez quelques hommes ; la plupart n’en avaient nulle conscience ; les mots même man-