quaient pour l’exprimer. Là comme ailleurs la croisade ouvrit des horizons imprévus. Saint François en 1208 et en 1215 saint Dominique fondèrent les ordres monastiques qui devaient servir d’instruments puissants dans la lutte pacifique contre l’idolâtrie et l’hérésie. Franciscains et Dominicains se répandirent en Terre Sainte ; ils parcoururent la Mésopotamie, la Perse, atteignirent l’Inde, allèrent au delà ; si bien que, sous le règne de Koublaï Khan, Pékin vit s’ériger en 1289 la première église chrétienne. Les apôtres qui accomplirent ces conquêtes ne songeaient pas plus que leurs devanciers à se réclamer de leurs patries terrestres ; ils se considéraient comme les représentants de la Cité de Dieu et leurs ambitions se concentraient autour des baptêmes qu’ils administraient en aussi grand nombre que possible dans les rangs de la foule, réservant l’exposé de la doctrine et la discussion théologique pour les grands chefs sur la mentalité de qui ils s’efforçaient d’acquérir une influence décisive.
Ce furent les missionnaires français de l’Amérique du nord — Franciscains et Jésuites — qui inaugurèrent la double action parallèle s’exerçant simultanément en faveur de l’État et en faveur