Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
92
la chronique

à seconder les efforts du pouvoir ; c’est ainsi qu’en 1638 une riche veuve offrit 70.000 livres pour l’établissement d’un évêché à Babylone à la seule condition que le titulaire ne pourrait jamais être qu’un français…[1]. Entre temps les Jésuites avaient inauguré l’évangélisation de la Guyane et les Dominicains celle de la Dominique, de la Guadeloupe et de la Martinique ; les Lazaristes avaient débarqué à Madagascar, à Bombay, à l’Île-de-France. Un collège français avait été fondé en Siam. Près de 300.000 Persans s’étaient convertis sous l’action du représentant de la France en Perse lequel cumulait les fonctions d’évêque avec celles de consul et n’avait même aspiré aux premières que pour mieux remplir les secondes ! C’était l’époque où les savants français de la Compagnie de Jésus qui résidaient à Pékin y avaient acquis une influence considérable et où le père Gerbillon négociait un traité entre la Russie et le Céleste empire et peu après obtenait

  1. Le premier titulaire fonda le séminaire des Missions Étrangères à Paris ; la rue voisine fut appelée de là rue de Babylone.