de l’Église. Les premiers ils visèrent à accroître du même coup le nombre des fidèles du Saint Siège et celui des sujets du roi de France. Il ne paraît pas qu’il y ait eu en ceci aucune préméditation gouvernementale. L’initiative vint des missionnaires : l’énorme prestige qui environnait alors le pouvoir royal et la situation incontestée de « fille aînée de l’Église » qu’occupait la France, expliquent comment la confusion put s’établir dans l’esprit des convertisseurs de l’Amérique ; tout territoire acquis aux fleurs de lys leur semblait en même temps gagné pour la croix. Mais il n’est que juste d’ajouter qu’un ardent patriotisme les animait et fortifiait en eux cette conviction. La France n’eut jamais de serviteurs plus dévoués et plus entreprenants.
Ses gouvernants, pour n’avoir pas inventé cet outil de domination, ne furent pas moins prompts à s’en servir. On sait quel intérêt le père Joseph porta aux missions d’orient. Il s’en fit attribuer par le pape le titre de supérieur-général et distribua aussitôt cent missionnaires dans les échelles du levant, en Arménie, au Liban ; on peut croire que ce n’était pas sans arrière-pensée politique. De simples particuliers, d’ailleurs, commençaient