éteint et il est symptomatique qu’en 1888 encore, un évêque ait dû se cacher pour administrer le baptême à trois Kabyles qui, convertis de leur plein gré, le sollicitaient depuis longtemps. L’exagération d’un principe recommandable est ici flagrante et la preuve en fut donnée en Tunisie, où les missionnaires n’étaient pas tenus d’observer la même neutralité. Mais, quels que soient leurs efforts, ils n’arriveront pas à désislamiser les Arabes, et c’est de plus une question de savoir ce que vaudraient des Arabes devenus chrétiens. Mgr Lavigerie, en donnant pour tâche à ses Pères blancs de combattre la traite qui est le fléau de l’Afrique, indiqua du même coup à toutes les autres congrégations la tâche très noble et très utile qui s’offrait à elles. Au point de vue national, toutefois, il en est une autre : c’est d’empêcher l’islamisation des nègres. « Chaque noir islamisé, a-t-on dit justement, est un auxiliaire enlevé pour longtemps à la civilisation ».
Les missions africaines proprement dites, qui s’inspirent de ce programme d’action, sont établies au Sénégal, en Sénégambie, dans la Guinée française, à Sierra-Leone, au Bas-Niger, au Gongo français, au Gabon, dans l’Oubanghi. Les