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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/135

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de france

rellement avait les préférences de M. Émile Combes ; il s’en est expliqué avec son abondance coutumière dans un retentissant entretien accordé fort à la légère à un reporter viennois et dont celui-ci s’empressa de faire part à son journal. Le protectorat, disait en substance M. Combes, mais je n’en ai que faire. C’est une gêne de tous les instants. Le prenne qui voudra. Si je souhaitais du mal à l’Autriche, je l’engagerais aussitôt à l’accepter ; mais je ne lui jouerai pas ce mauvais tour car j’ai trop d’amitié pour elle. Par contre, j’ai hâte de voir mon pays débarrassé d’un instrument qui lui coûte si cher et ne lui cause que des soucis.

Ce couplet insensé qui suffirait en temps normal à déconsidérer un homme politique, M. Combes s’abstint de le chanter à la tribune lorsque vint en discussion le budget des Affaires Étrangères. Il demeura muet à son banc tandis que M. Delcassé mettait avec crânerie les députés en demeure de dire s’ils entendaient voter d’après les intérêts du pays ou d’après leurs intérêts électoraux. Une forte majorité répondit comme on devait l’espérer au patriotique langage du ministre.