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de france

la « Compagnie calédonienne des Nouvelles-Hébrides » et sut l’amener rapidement à un haut degré de prospérité. Mais faute d’une protection efficace de la mère patrie les colons se trouvaient exposés à de continuelles aggressions de la part des indigènes souvent surexcités par les menées australiennes. Quelques troupes ayant été débarquées à Vaté et à Mallicolo en juin 1886, il s’ensuivit une protestation anglaise et la signature en 1887 d’une deuxième convention maintenant le régime hybride, cause de ce désordre endémique. En 1889, les colons dont 42 Anglais renouvelèrent leur pétition d’annexion à la France ; le seul progrès réalisé fut un décret qui tarda d’ailleurs à venir et par lequel furent apportés aux Français résidant aux Nouvelles-Hébrides les garanties élémentaires auxquelles ont droit les citoyens d’un pays civilisé, c’est-à-dire un embryon d’organisation administrative et d’organisation judiciaire. Plus nombreux que les Anglais et possédant plus des deux tiers de l’archipel, les colons français n’ont pu obtenir davantage encore que la France se trouvât déliée du devoir d’observer les conventions de 1878 et de 1887, ces conventions ayant été violées depuis 1901 par le fait de l’acquisition d’une