éclore des talents multiples. La première invasion des Anglais n’interrompit point le mouvement. Le traité de Brétigny laissait intact le cœur du pays ; d’ailleurs il fut bientôt déchiré. Charles v rétablit l’intégralité de son royaume ; son remarquable gouvernement, en y faisant régner l’ordre et la sécurité favorisa le progrès des arts. Ses frères, les ducs de Bourgogne et de Berri et son fils cadet Louis d’Orléans furent des amateurs passionnés. Ils groupaient autour d’eux des praticiens dont leur goût stimulait sans cesse l’ardeur et dont ils échangeaient ensuite les œuvres les meilleures par manière de cadeaux. René d’Anjou faisait de même ; sa cour formait l’habituel rendez-vous de ces artistes voyageurs que leur humeur nomade poussait à chercher toujours de nouveaux modèles et de nouveaux ciels. Lorsqu’avec Azincourt commencèrent les grandes misères et que le traité de Troyes eut livré la France au roi d’Angleterre, l’école de Paris périclita et son désarroi eut une conséquence qui n’avait pas été clairement aperçue jusqu’ici mais dont la gravité n’est point discutable.
Paris servait et devait servir plus encore dans l’avenir de trait d’union entre l’art flamand et