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la chronique

étaient inscrites mais l’article 1er du titre ix contenait la formule suivante : « Aux conditions ci-dessus et vu leur acceptation par le Saint-Siège, le gouvernement français déclare que la religion catholique, apostolique et romaine est la religion de l’État ». Le projet était tout signé. Détail amusant ; l’abbé Bernier apportait en même temps le texte de la Bulle par laquelle le pape promulguerait le futur Concordat ; se substituant à Pie vii, l’abbé y décernait à Bonaparte, en un style magniloquent, les louanges les plus naïvement exaltées. Il est certain que si Mgr Spina avait pu apposer à son tour sa signature sur le document qu’on lui présentait, l’Église y eût gagné. Mais le Saint-Siège, peu accoutumé aux façons cavalières et aux procédés hâtifs de la France consulaire, ne lui avait pas donné mandat d’en finir ; il n’était qu’un envoyé préliminaire chargé d’amorcer la négociation et d’examiner les conditions possible d’une entente. À peine arrivé, Mgr Spina s’était mis au travail et avait rendu compte au cardinal Consalvi de ses impressions premières ; ému de l’état dans lequel il trouvait Paris, des hostilités qu’il rencontrait, il sentait la nécessité de céder le plus possible et